Procession de la Sanch
La Confrérie de la Sanch, "Précieux Sang du Seigneur",
a été fondée en 1416 par le dominicain Vincens Ferrer
en l'église Saint-Jacques à Perpignan.
Interdite à de nombreuses reprises par l'église au cours des siècles,
elle est aujourd'hui la plus ancienne tradition du Roussillon.
La procession de la Sanch se déroule chaque année, le vendredi saint, dans les rue de Perpignan et ce depuis 1461. Une tradition séculaire majestueuse et saisissante qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie.
Symbole de la passion du Christ, le cortège des "misteris" défile dans les ruelles. Représentant les différentes scènes de la passion du Christ, ils sont parés des plus belles fleurs et portés par des pénitents noirs et des femmes à mantille.
La marche des pénitents de la Sanch, appelés caparutxes du nom de leur coiffe conique et de leur tenue, est ouverte par un personnage vêtu de rouge, porteur d'une cloche de fer qui rythme la marche du cortège. Lui succèdent les pénitents noirs, portant les "misteris".
Dans l'ancienne ville des rois de Majorque, le parcours de la procession est immuable et réglé avec minutie depuis six siècles. Chaque vendredi saint, le cortège débute à 15h en l'église Saint-Jacques et se termine à 18h au jardin de la Miranda.
Si l'aspect spirituel de la procession de la Sanch demeure, elle est également très ancrée dans la tradition et attire chaque année de nombreux spectateurs. Tout comme le Castillet devant lequel les pénitents défilent, la procession fait désormais partie du patrimoine catalan.
Pendant six siècles, la tradition a perduré et les costumes des pénitents restent inchangés. La Caperutxa désigne la coiffe conique portée lors de la procession, elle est traditionnellement rouge pour le regidor, celui qui ouvre la marche du cortège, et noire pour le pénitent.
Fondée au XVe siècle en l'église Saint-Jacques de Perpignan, la confrérie de la Sanch avait pour mission d'accompagner les condamnés à mort au lieu de supplice et de recueillir leurs dépouilles pour leur assurer une sépulture chrétienne.
Depuis le XVIIIe, les Vierges de douleur, vêtues de robes noires et portant un cœur d'argent traversé de glaives, font partie intégrante de la procession. On y distingue la Soledat, vierge seule au pied de la croix et la Mater dolorosa, tenant le Christ mort dans ses bras.
C'est au son des tambours voilés de crêpe noir que la procession défile dans le centre historique de Perpignan. Accompagnés de cantiques dédiés aux défunts, les chants participent à la dramaturgie de la cérémonie.
Doc Linternaute
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Plan de la Procession
Une tradition séculaire
Pour les non-initiés, le premier aspect de la procession de la Sanch ressemble plus à une étrange fête folklorique qu'à une cérémonie religieuse, mais très vite le cérémonial prend le dessus et l'on surprend les moins chrétiens se signer au passage de cet étrange défilé de processionnaires cagoulés aux couleurs vives.
La procession de la Sanch se déroule chaque vendredi saint depuis 1461. Elle symbolise la passion du Christ et pour ceux qui n'y voient qu'un simple défilé sachez que chaque processionnaire porte à lui seul entre 30 et 50 kg durant les quelques heures que durent le cérémonial. C'est dire le côté "Passion" qu'ils endurent. Ce poids, c'est celui des "Mistéris", des représentations grandeur nature des scènes de la passion du Christ. Elles sont portées par 4 à 8 hommes dont la tenue est invariablement la même : Robe longue et cagoule en pointe, nommés "Caparutxa", le tout de couleur noire ou rouge éclatant. Les scènes passent ainsi durant plusieurs heures à travers les ruelles étroites des villages de façon à être vu de tous, mêmes des personnes ne pouvant se déplacer.
Au Moyen Age, chaque confrérie organisait sa propre procession dans le village où elle exerçait. C'est ainsi que plusieurs défilés étaient organisés dans chaque village. Peu à peu, les confréries se sont regroupées de façon à n'organiser qu'une seule cérémonie. A l'origine les processions étaient organisées pour conjurer les pestes, guerres et autres malheurs qui s'abattaient sur l'Europe à l'époque. Durant les siècles la procession a été interdite à plusieurs reprises par l'Eglise, mais elle a toujours survécue.
Au début du XXe siècle elle a périclité dans les villages, ne s'organisant plus qu'à Perpignan, et ceux jusqu'à sa disparition totale. En 1950 elle réapparaît, mais fut interdite 20 ans plus tard. Face à la déchristianisation l'Eglise changea d'avis et à l'heure actuelle une procession est organisée à Perpignan, mais aussi à Arles sur Tech, dans un style plus dépouillé, à Collioure, plus touristique, à Gérone, en Espagne, plus spectaculaire.
La tenue du pénitent
La Caperutxa : Il s'agit de la coiffe conique, mais par extension on nomme ainsi toute la tenue. Elle est noire pour le pénitent et rouge pour le regidor. Le régidor symbolise le condamné à mort que les confrères accompagnent charitablement au gibet.
Au XVIIIe siècle on glissait la queue de la caperutxa sous le bras ou sous le cordon de la ceinture. Certains pénitents riches faisaient porter la traine par leurs domestiques !
Le Scapulaire : C'est un objet de dévotion formé de deux morceaux de feutrine bénis réunis par un ruban. Le scapulaire s'attache autour du cou et se porte sous le sac du pénitent. Il symbolise l'appartenance à la confrérie de la Sanch. Ils sont bénis par l'évêque.
La Cordelière : C'est le cordon servant de ceinture. Il permettait autrefois de coincer la traine. Sa couleur distingue la paroisse d'origine du pénitent, le rouge étant pour St Jacques, le blanc pour la Réal, le vert et rouge pour St joseph, le vert pour les Saintes épines de St Matthieu et le bleu et rouge pour St Estève et St Laurent de la Salanque.
Les chaussures sont obligatoirement noires, mais certains pénitents font la procession pieds-nus.
Doc Histoire du Rousillon